L’officier responsable de l’enquête sur la tuerie en Nouvelle-Écosse témoigne
HALIFAX — L’officier supérieur de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) responsable de l’enquête sur la tuerie qui a fait 22 morts en Nouvelle-Écosse en 2020 témoigne lundi devant la commission d’enquête publique.
Le surintendant principal Darren Campbell a été impliqué dans cette affaire dès les premières opérations policières qui ont eu lieu le soir du 18 avril 2020, soit lorsque le tueur a fait ses premières victimes à Portapique. Il est demeuré aux commandes des opérations le lendemain alors que le tueur poursuivait son carnage jusqu’à ce qu’il soit abattu par des agents.
Le surintendant Campbell a notamment approuvé le déploiement d’un commandant des interventions critiques sur les lieux à 22h46 le premier soir. Il est ensuite resté en contact avec les agents de la GRC sur place pendant que le tueur conduisait une réplique de voiture de police.
La question de savoir qui était la personne responsable des opérations lors des premières heures de l’intervention policière est importante dans cette enquête, puisqu’elle a été au cœur de critiques dans un précédent rapport. Le document indiquait que les policiers ne profitaient pas d’une supervision adéquate et qu’ils travaillaient dans un «environnement confus».
M. Campbell, qui a été promu comme surintendant principal depuis la tuerie, a dirigé l’enquête de la GRC sur les événements, en plus de s’être fait porte-parole du corps policier lors de nombreux points de presse durant les semaines qui ont suivi.
Il doit aussi témoigner prochainement devant le Comité permanent de la sécurité publique et nationale de la Chambre des communes, qui cherche à déterminer s’il y a eu de l’ingérence politique dans le travail de la GRC.
Le 28 avril 2020, soit 10 jours après la tuerie, la commissaire de la GRC, Brenda Lucki, a rencontré M. Campbell ainsi que d’autres officiers de la Nouvelle-Écosse et aurait exprimé des doutes quant à la décision du surintendant de ne pas dévoiler publiquement des détails sur l’arme utilisée par le tueur.
Dans ses notes, qui ont été révélées récemment, M. Campbell écrit que Mme Lucki a affirmé qu’elle avait promis au gouvernement fédéral que la GRC divulguerait des informations sur les armes utilisées par le tireur. Au même moment, le gouvernement libéral tentait de faire avancer ses projets de loi sur le contrôle des armes à feu.
M. Campbell a indiqué qu’il a refusé de publier de telles informations puisque l’enquête était en cours. En fait, les types d’armes n’ont pas été rendus publics avant que le National Post ne les obtienne par le biais d’une demande d’accès à l’information, en novembre de la même année.
Certains experts en contrôle des armes à feu ont affirmé que M. Campbell et la police ont été trop discrets sur la nature des armes, suggérant que cela n’aurait pas eu d’impact significatif sur l’enquête.